Axel Tréhin, vainqueur du 15ème Trophée Marie-Agnès Péron, le faisait justement remarquer vendredi à la remise des prix : « La jauge Mini est quand même assez bien faite, regardez nous, nos trois bateaux (945, 865, 800, respectivement 1er, 2ème et 3ème) sont assez différents et pourtant il y a une sacré bataille à chaque course ! » Effectivement, moins de 5 minutes séparaient les deux premiers jeudi à l’arrivée.
La jauge, supervisée par Joël Gâté assisté d’Annabelle Moreau, c’est un ensemble de mesures et de règles que chaque bateau doit respecter pour pouvoir s’aligner au départ des courses du circuit Mini. Écrites depuis 1994 par le Conseil d’Administration de la Classe Mini, elles régissent aussi bien les questions de performances que de sécurité.
Le principe de base est qu’un Mini doit rentrer dans une boite de 6m50 x 3m00 x 14m00 pour les proto et de 6m50 x 3m00 x 12m00 pour les séries.
La Mini est une Classe d’expérimentation et d’innovation de la course au large, ce qui amène parfois à de drôles de situations. Lors de contrôles de jauge, on a vu certains se faire raccourcir la bôme, un autre obligé de partir en course avec un ris dans la grand voile, mais aussi un bateau avoir des pompes d’assèchement sans tuyaux raccordés ou, cas extrême, devoir recontrôler, un an après sa mise à l’eau, un prototype qui a été coupé en deux pour s’élargir … Le test le plus spectaculaire, effectué pendant ces contrôles, est celui du redressement. On mesure, à la tête du mât, bateau couché sur le coté, si la force nécessaire pour permettre au navire de redresser est bien présente.
La jauge c’est donc un ensemble de règles, c’est aussi un savant dosage pour ménager la sécurité, la compétitivité et l’innovation.