Une traversée de La Manche dantesque qui aura occasionné une bonne dizaine d’abandons. Le charme des côtes Irlandaises et le mythique Phare du Fastnet, suivis d’une absence de vent qui use les nerfs. Un finish palpitant. Thomas Coville, le résume bien :« C’est une course exceptionnelle, un parcours complet ». On ajoute à cela le nouveau record de l’épreuve et tous les ingrédients sont réunis cette année pour que la 34ème édition du Mini-Fastnet soit mémorable. Il n’y avait qu’à voir les regards et les sourires des marins à l’arrivée pour saisir à la fois l’intensité et le fantastique de l’aventure qu’ils venaient de vivre. Continuer la lecture de Remise des prix
Archives mensuelles : juin 2019
Résultats officiels du Mini-Fastnet 2019
Classement scratch
MF 2019 classement général scratch
(avant décision du jury)
Le podium série
4h12’38s jeudi 20 juin : Ambrogio Beccaria et Alberto Riva, remporte le Mini-Fastnet, en série.
5h58’00s jeudi 20 juin : Nicolas D’Estais et Sam Goodchild, sur le 905, terminent à la deuxième place.
Nicolas D’Estais : « J’ai jamais été aussi vite, la montée était assez rude. J’ai appris plein de choses au coté de Sam ». Super content du résultat, il se remémore la philosophie de son équipier : « A un moment, on a vu personne pendant 4 heures.. Sam m’a rassuré en me disant qu’on ne pouvait pas se faire doubler par toute une flotte sans rien voir ».
Sam Goodchild est un équipier de Thomas Coville et il est ravi de cette première expérience en Mini.
6h18’37s jeudi 20 juin : Amélie Grassi et Davy Beaudart, sur le 944, sont troisièmes.
Amélie : « Ils ont été solides » en parlant des vainqueurs Ambrogio Beccaria et Alberto Riva. Elle et Davy avaient vite saisi qu’il n’y avait plus de Maxi devant après la Manche. Mais même si Amélie déplore quelques erreurs, elle est contente et est sûre de s’être bien battue.
Pour Davy, la montée et les sensations étaient agréables. C’était pour lui des superbes conditions de course, ajoutés aux splendides paysages côtiers qu’a offert l’Irlande à leur passage, il est très content de cette édition.
Le reste de la flotte va continuer à arriver au compte-goutte jusque tard ce soir.
La remise des prix est prévue demain vendredi 21 juin à 18h00 à la maison du nautisme à Tréboul.
Arrivée du premier groupe
A 22h00
Cerfrance, le 969 Tanguy Bouroullec et Rémi Aubrun, semble s’être échappé du petit groupe des 13. A moins de 30 milles de Douarnenez, il est en bonne position au sud de Molène pour conserver sa troisième place jusqu’à la ligne d’arrivée.
Du coté des série, le 943, Ambrogio Beccaria et Alberto Riva, toujours leader est à 37 milles de l’arrivée et marche à 6,3 nœuds. 6 milles derrière le 905, Nicolas D’Estais et Sam Goodchild, a effectué une belle remonté jusqu’à la seconde place. Il bataille maintenant avec le 944, Amélie Grassi et Davy Beaudart, pour la conserver.
L’arrivée de tout ce petit monde est prévue entre 1h00 et 4h00 du matin si le vent se maintient.
Derrière, la flotte du deuxième groupe est très éclaté à la suite du manque de vent rencontré ces dernières 24 heures et se situe encore à plus de 80 milles de l’arrivée.
Un Mini-Fastnet record
« On a fait un temps pour monter ! » clame Thomas Coville.
Avec Axel Tréhin, ils décrochent en plus de la victoire le record en temps du Mini-Fastnet en bouclant la course en 3 jours 4h58’26s à 7,86 nœuds de moyenne. (pour mémoire, le record, 3 jours 08h52’19s datait de 2017 et avait été réalisé par Ian Lipinski et David Raison)
Après avoir passé le Fastnet, le duo a subi un black-out electrique et il a navigué sans aérien (la girouette et l’anémomètre ont disparu) depuis la Mer d’Irlande.
« C’était vraiment super, une navigation géniale. Axel est vraiment très, très fort » nous dit, Thomas Coville, visiblement ravit de l’expérience : « C’est une course exceptionnelle, un parcours complet».
« On a pas mangé chaud, la traversée de La Manche était sport. C’était la grosse bagarre avec François Jambou et Pascal Fievet. Ils n’ont rien lâchés, il a fallut tout donner ! » nous raconte l’équipage du 945.
Sur le ponton, Axel et Thomas remercient encore, chaudement, Fabio Muzzolini (716) de les avoir dépanné d’une dérive juste avant le départ. Ils remercient également encore Antoine Perrin (850) pour son son concours. ( https://minifastnet.winchesclub.org/abandon-du-716-et-trafic-de-derives/ )
Axel Tréhin remporte son deuxième Mini-Fastnet d’affilé, c’était la première tentative pour Thomas Coville.
Pour François Jambou et Pascal Fievet : « Le lot de consolation, c’est d’avoir 60 milles d’avance sur les autres ! ». Ils sont évidemment un peu déçus : « J’ai tout cherché et je n’ai pas trouvé la solution », nous dit François. Il y a eu un peu de casse aussi sur le 865 : un winch arraché et les dérives bloquées.
Les quatre marins énumèrent leurs nombreuses passes d’armes tout au long de la course sur le ponton de Tréboul. Le match a été intense d’un bout à l’autre. D’après François, ils ne pouvaient pas aller plus vite en Irlande. Axel acquiesce.
François Jambou et Pascal Fievet boucle leur Mini-Fastnet en 3 jours 5h58’20s, à 7,76 nœuds de moyenne.
Ces deux équipages arrivent avec une avance colossale sur la flotte. Mais la course continue ! Les prochaines arrivées sont attendues dans le milieu de nuit prochaine. On remarque que chez les série, Ambrogio Beccaria et Alberto Riva sur le 943 a manœuvré de main de maitre et dispose d’une belle avance sur ses concurrents.
Le contrôle de sécurité.
Une des idées fortes de la Classe est de faire évoluer les Mini dans le sens de la sécurité, tout en conservant leur côté très sportif et innovant. Cette idée et le souvenir tenace de quelques fortunes de mer a généré un couple bateau/coureur parmi les plus sûrs dans les circuits de la course au large.
L’objectif, c’est la sécurité
Alors que la jauge définit, entre autre, l’ensemble des systèmes de sécurité propre au bateau, le contrôle de sécurité est là pour recenser et valider l’équipement obligatoire que le skipper emporte avec lui pour sa sécurité lors la course.
Cet équipement va varier suivant la catégories de la course.
C’est la Réglementation Spéciale Offshore qui classe les courses suivant le nombre de mille et la difficulté :
Le Trophée Marie-Agnès Péron : RSO 3
Le Mini-Fastnet : RSO 2
La Mini-Transat : RSO 1
Le Vendée Globe : RSO 0
Des contrôleurs bénévoles
On passe donc une catégorie entre le Trophée Marie-Agnès Péron et le Mini-Fastnet, l’équipement des skippers se trouve donc augmenté.
En plus, du radeau, du container de survie, de la balise EPIRB, de la VHF, des documents nautique et bien d’autres choses, ils doivent notamment embarquer 2 Combinaisons TPS, un transpondeur AIS et une balise AIS personnel, une BLU, une pharmacie augmentée et des rations de survie complémentaires.
C’est une équipe de bénévoles qui se charge d’effectuer les contrôles de sécurité jusqu’à la veille du départ. Depuis aujourd’hui mardi, ils vont passer en revue plus de 80 bateaux.
La jauge.
Axel Tréhin, vainqueur du 15ème Trophée Marie-Agnès Péron, le faisait justement remarquer vendredi à la remise des prix : « La jauge Mini est quand même assez bien faite, regardez nous, nos trois bateaux (945, 865, 800, respectivement 1er, 2ème et 3ème) sont assez différents et pourtant il y a une sacré bataille à chaque course ! » Effectivement, moins de 5 minutes séparaient les deux premiers jeudi à l’arrivée.
La jauge, supervisée par Joël Gâté assisté d’Annabelle Moreau, c’est un ensemble de mesures et de règles que chaque bateau doit respecter pour pouvoir s’aligner au départ des courses du circuit Mini. Écrites depuis 1994 par le Conseil d’Administration de la Classe Mini, elles régissent aussi bien les questions de performances que de sécurité.
Le principe de base est qu’un Mini doit rentrer dans une boite de 6m50 x 3m00 x 14m00 pour les proto et de 6m50 x 3m00 x 12m00 pour les séries.
La Mini est une Classe d’expérimentation et d’innovation de la course au large, ce qui amène parfois à de drôles de situations. Lors de contrôles de jauge, on a vu certains se faire raccourcir la bôme, un autre obligé de partir en course avec un ris dans la grand voile, mais aussi un bateau avoir des pompes d’assèchement sans tuyaux raccordés ou, cas extrême, devoir recontrôler, un an après sa mise à l’eau, un prototype qui a été coupé en deux pour s’élargir … Le test le plus spectaculaire, effectué pendant ces contrôles, est celui du redressement. On mesure, à la tête du mât, bateau couché sur le coté, si la force nécessaire pour permettre au navire de redresser est bien présente.
La jauge c’est donc un ensemble de règles, c’est aussi un savant dosage pour ménager la sécurité, la compétitivité et l’innovation.
La 34ème édition du Mini-Fastnet
Hier, vendredi, se clôturait le 15ème Trophée Marie-Agnès Péron par la consécration des deux vainqueurs, Ambrogio Beccaria en série et Axel Tréhin pour la catégorie proto, lors de la remise des prix.
Ainsi, la hiérarchie Mini a été respectée. Ambrogio Beccaria sur le Pogo 3 – 943 de série s’est imposé pour la deuxième fois consécutive sur cette course au parcours réduit d’une bonne moitié en raison des conditions météorologique. Et Axel Tréhin a enfin pu accrocher sa première victoire sur Tartine, son plan Lombard, à moins de 5 minutes devant François Jambou. Une course-régate dans laquelle il ne fallait pas lâcher la barre et où la moindre erreur se payait cash.
Lundi 10 juin s’ouvre la 34ème édition du Mini-Fastnet.
Organisé depuis 2002 par le Winches Club au départ de Douarnenez, le Mini-Fastnet c’est La course mythique. 600 milles, 4 jours et 4 nuits, en double, en passant par les Îles Scilly, aller contourner le Phare du Fastnet au sud de l’Irlande pour revenir tout schuss à Douarnenez.
Le programme de la semaine :
Lundi 10 juin : place à la jauge de plusieurs bateaux tout au long de la journée.
Chaffoil, le 969, plan verdier à foil, qui sort tout juste du chantier Pogo Structures, y est justement très attendu.
Mardi 11 juin : démarrage des contrôles de sécurité.
Samedi 15 juin : Prologue Michèle Marchais. L’ensemble des concurrents participe à une régate sur un petit parcours en Baie de Douarnenez.
Le prologue a été baptisé à partir de cette année en hommage à Michèle Marchais, disparue l’automne dernier. Membre du Winches Club depuis 2005, dont elle a longtemps été la secrétaire, très active dans le monde associatif local et impliquée dans le monde maritime, elle a laissé un grand vide au sein de l’association.
Dimanche 16 juin : Départ du Mini-Fastnet.
Aux avant-postes :
Une paire attire tout de suite notre attention en proto. Axel Tréhin emmènera avec lui, tout simplement, Thomas Coville. Alors que Pascal Fievet rejoindra François Jambou sur le 865, Erwan Le Méné laissera son 800 au duo de skippers bien connus sur le circuit Ian Lipinski & Benoit Hantzperg.
Chez les séries, Ambrogio Beccaria sera présent pour défendre son titre. Sur Pogo 3 également, Amelie Grassi s’alignera au départ avec Davy Beaudart sur le 944. Il faudra aussi compter avec les « nez ronds » d’Hugo Dhallenne sur le 979 et de Paul Cloarec accompagné de Jean-Marie Jezequel sur le 951.
Pour le moment on compte 84 bateaux inscrits, 59 séries et 25 protos.