18 milles nautiques séparent le premier du dernier voilier

Toujours dans un faible vent, les skippers doivent sans doute se dire qu’Eole joue avec leurs nerfs… Ils ont tout de même tous contourné le waypoint qui remplace le phare du Fastnet sur cette course, environ 50 MN au Sud-Est de celui-ci, dans la journée du mercredi 15 juin et ont mis le cap sur la baie de Douarnenez. Même configuration qu’hier : un joli groupe de prototypes en tête et pas loin derrière une flotte assez compact. En effet il y a 18 MN entre le premier et le dernier voiler en course… tout peut encore arriver sur les 200 MN restants!  Ce sont des nouveaux minis très récemment mis à l’eau qui mènent le troupeau: le 1067 Bill, suivi du 1048 DMG Mori Sailing Academy1 et le 1050 Léa Nature. Voilà de bons bateaux dans le petit temps semble-t-il! Quelques MN plus au nord, la tête des série  est le 903 Cancer@work skippé par la sexagénaire Anne Liardet et Lucas Valenz-Troubat, suivi de très près par le 963 DynaMIPS mené par la fameuse Julie Simon, qui a déjà fait deux podiums cette année, et Hugo Picard. Le 1065 Irvin est passé à la 8ème position, tandis que Marco Varray, benjamin de la course du haut de ses 16 ans accompagné par David Genest,  propriétaire du 511 Bingo, remontent tranquillement la flotte et passe en 7ème position après avoir été 40ème dans l’après midi!

Cause de la réduction de parcours

A partir de samedi matin, la poussée d’un anticyclone vers la mer Celtique et la remontée d’une zone dépressionnaire pluvio-orageuse du golfe de Gascogne vers la pointe de Bretagne vont engendrer une zone à fort gradient avec des vents moyens de NE dominant 33 à 37 nds du sud de l’Irlande à l’ouvert de La Manche, avec de puissantes rafales supérieures à 45 nds entre les îles Scilly et la pointe bretonne.

Ce flux rapide accompagné de pluies parfois fortes remontera Nord dimanche alors qu’un minimum de 996 hPa risque de se creuser à l’w immédiat de la Bretagne dimanche. Pas d’amélioration durable des conditions météorologiques attendue avant lundi minimum.

Cette dégradations très significatives des conditions météo sur la zone de navigation des Mini 6.50 en approche de la pointe bretonne, après avoir enroulé le Fastnet, a conduit la direction de course à réduire le parcours initial afin que la flotte puisse rallier Douarnenez avant le déclenchement du coup de vent.

Jean-Jacques Quéré

Pétole quand tu nous tiens

 

photo prise d’un bateau accompagnateur, le 13.06 (la photo de couvertur aussi)

Toujours pas beaucoup de vent sur cette édition du Mini Fastnet… et pourtant c’est pour éviter un coup de vent annoncé pour le samedi 18 juin que le parcours est réduit d’environ une centaine de milles. Les skippers devront enrouler un waypoint situé à 51° N et 008° W avant de revenir vers la baie de Douarnenez, les premiers sont attendus pour jeudi 16 juin au soir et le gros de la flotte devrait arriver le vendredi. En cette fin de journée, les Minis  sont au milieu de la mer Celtique et il semblerait que la pétole ait bien regroupé tous les voiliers, sauf un groupe d’irréductibles prototypes, plus écartés les uns des autres et quelques milles devant. Le 1050 Léa Nature est toujours en tête chez les prototypes, suivi  d’un mille et demi par le 621 Dephemerid trois avec Arnaud Machado et Maël Cochet à bord. Le 1065 Irvin, de série, fricote gentiment avec le groupe des protos, suivi par de suisses sur le 1064 Nath Yachting Squaw. La dorsale a l’air à son aise dans la mer celtique et laisse les Minis avec les voiles flottantes. Le flux Nord Ouest ne dépasse pas les 2 beauforts avant peut-être demain soir, d’après le modèle Arome.

Sur le 606 un message d’un papa pour sa fille Clémence : Bon anniversaire !!

 

Un équipage féminin en tête de course

En début d’après-midi, le 13 juin, le premier prototype, le tout nouveau 1050 Léa Nauture, skippé par Marie Gendron et Marine Legendre, passe les îles Scilly dans un faible flux de vent Nord Ouest. Au cours de la nuit, la remontée de la manche s’est fait face au vent et la flotte s’étale sur environ 40 milles, 30 heures après le départ.

Le 1050 avec Marie Gendron et Marine Legendre

Après avoir tiré un bord d’environ 50 milles direction Nord-Est, les petits voiliers mettent le cap sur les îles Scilly.  Le proto 1048 DMG Mori de Laure Galley s’est fait devancer par le 1050 et le 967 de Victor Mathieu, co-skippé par François Jambou. Parmi les séries, ce sont deux pogos 3 en tête de course : Team Asi 1007 avec à bord Nicolas Dupard et Damien Fleury, deux nouveaux dans la classe Mini qui s’accrochent à la première place, talonnés de près par le 1065 Irvin skippé par Thimotée de Carpentier et Matthieu Vincent.

Nicolas Dupard et Damien Fleury sur le 1007

En cet fin d’après-midi, casquettes et lunettes de soleil sont de mise sur les Minis en course : dans un vent faible et sous un ciel bleu, la vitesse moyenne tourne autour des trois nœuds. Le passage des eaux anglaises risque d’être long et laborieux !

Un beau départ au petit matin

Les remorquages pour le départ de course prévu à 8 heures commencent sous une aube lumineuse et un air frais. Les derniers sortis du port peinent à rejoindre la ligne de départ dans un vent très faible, départ retardé donc d’un petit quart d’heure… mais miracle, tous les bateaux prennent le départ, ils sont donc 170 skippers à se lancer dans l’aventure du Fastnet ! Nouveaux fraîchement arrivés dans le parcours Mini et anciens vainqueurs de la Minitransat, ça risque de batailler sec sur le parcours !

Départ plein ouest travers au vent , la vitesse est la clé et les protos sont très rapidement en tête de flotte. On y retrouve en première position Laure Galley et Alexandre Demange sur le 1048. Pour les séries le classement se chevauche beaucoup plus, dans les premiers on compte  entre autre le 910, avec Jean Cruse et Tanguy Bourroulec, qui a déjà un sacré palmarès en classe Mini, le 1009 avec Titouan Quiviger et Maxime Abgrall et le 1007 Team Asi avec Nicolas Dupard et Damien Fleury, qui reste assez constant sur la première place en fin de journée. Il y a environ 5 heures d’écart entre le premier et le dernier de la flotte vers 21 heures donc à peu près 13 heures après le départ. Le proto 747 a abandonné suite à un problème dans le gréement. Une bonne brise de 15 nœuds NNO est prévu pour la nuit, mollissant en fin de nuit.

L’effervescence du départ de course se fait sentir!

Journée active aujourd’hui sur les pontons, entre le prologue, les dernières réparations, le briefing de course et le pot d’accueil, les skippers doivent veiller à ne pas trop se fatiguer car les remorquages débutent vers 5 heures le lendemain matin, pour 4 à 6 jours de navigation en Manche et en mer Celtique.

une jolie descente sous spi sur le prologue

Le prologue s’est déroulé entre 12 et 14 heures environ aujourd’hui sur un parcours banane long d’ 1,5 milles nautiques entre les deux bouées, sous un soleil radieux et un vent nord-ouest n’excédant pas les 10 nœuds. Aucune casse à déplorer. Mais quelques skippers sont rentrés avant la fin du prologue, pressé par le temps et les derniers fignolages à effectuer sur leur canot. C’est le cas par exemple de Marie Gendron et Marine Legendre sur le tout nouveau proto 1050 Léa Nature, construit par la skippeuse Marie sur un chantier de 9 mois et mis à l’eau il y a peu, ce sera la première course du voilier et « il  a encore du travail sur le matelotage et l’accastillage avant le départ de course » s’exclame Marie en amarrant sont Mini au ponton.

spi bien proche de l’eau sur le 905

Le départ de régate à 8 heures se fera sur une ligne direct, travers au vent du nord de 5 à 10 nœuds prévu pour dimanche 12 juin. Vent de face et dorsale stationnent sur le chemin, certains coureurs ont peur de rester coincer dans la pétole. Le passage sera  du four risque déjà de scinder la flotte : vent de face et contre-courant, le passer sera une étape! Petit rappel, offshore socialclub diffusera demain matin une vidéo en direct du départ c’est ICI.

Le parcours initial est maintenu : cap sur le Fastnet!

10.06.2022

Une petite bruine et un ciel gris surplombent Douarnenez aujourd’hui, vendredi 10 juin 2022. Cela n’empêche en rien les skippers de terminer leurs dernières bricoles sur les bateaux avant de passer à la maison du nautisme chercher les instructions de courses, sorties à 11 heures ce matin.

Aujourd’hui la télé japonaise pour les deux protos DMG Mori.

Le départ se précise : 12 juin, 8 heures du matin pour le parcours initial. Ce ne sera pas un dimanche grasse matinée pour les coureurs ni pour les bénévoles du winches club ; il faut prévoir environ 3 heures pour remorquer tous les bateaux hors du port!  En attendant les skippers profitent d’avoir encore de la connexion pour faire du routage sur l’ordinateur. Les prévisions météorologiques annoncent un vent faible à modéré de secteur nord-ouest. Ce sera, à priori, en tirant des bord que débutera la régate; passage du four entre l’île d’ Ouessant et la côte puis passage à l’est des îles Scilly avant de mettre le cap sur le phare du Fastnet.  Pour le retour, qui passe à l’ouest de toute côte, une dorsale, zone sans vent, s’étend vers le Sud ouest à partir des îles scilly et semble se déplacer peu. « Le franchissement de ce mur risque d’être long » lâche François Jambou. Cela dit, la météo est assez instable et peut beaucoup évoluer entre temps. Stay tuned !

Un dauphin a surpris un plongeur en train de nettoyer sa carène. Une bonne frayeur! (mais pas de photo du dauphin)

 

Cartographie en direct de la course 

Vidéo de Offshore social club pour suivre le départ de la course 

 

La Mini Fastnet 2022 se prépare sur les pontons de Tréboul

Le départ de la 36ème édition de la Mini Fastnet est prévu pour le dimanche 12 juin 2022, à Douarnenez. Les pontons sont pleins à craquer de Minis 650, tous les inscrits ont répondu à l’appel et ils sont 85 bateaux soit 170 skippers à se préparer à cette course mythique. Mythique car allant chercher le phare du Fastnet au sud de l’Irlande à 300 milles nautiques de Douarnenez puis retour dans la ville aux trois ports. Mais le doute plane sur les pontons, le parcours sera-t-il maintenu ? En 2021, la Mini Fastnet avait fait route vers le sud à cause de la pandémie, les coureurs espèrent cette année que la météo ne réservera pas le même sort au parcours! Cette course de 600 milles nautiques se court en double : un skipper généralement propriétaire du bateau et un co-skipper.

Marin Le Nours et Matéo Raphalen sur le 739

Celui-ci peut être soit un ancien des courses Mini, comme Benoît Hantzperg, Tanguy Bouroullec et François Jambou, ou alors un ami tenté par cette course ou encore un membre de la famille, comme c’est le cas pour Martin Revol sur le 835, qui invite son frère à courir avec lui. Ce père de famille, après un voyage en voilier d’un an et demi avec ses enfants, se consacre dans son temps libre aux courses Minis. « Je n’ai pas l’ambition de gagner, je chercher surtout à progresser» annonce le planchiste de 40 ans.

Marie Gendron sur le 1050 souhaite vider l’eau de son bateau pour le test de stabilité

La régate compte pour l’instant environ un quart de prototypes, 12% de présence féminine et plusieurs nationalités européennes ainsi qu’internationales comme le Japon, les Etats-unis  et le Canada. La veille de la course, le 11 juin, un prologue sera couru dans la baie de Douarnenez, pour tester le bateau, les balises de localisations … et les équipages! En effet, de nombreux co-skippers n’ont pas encore navigué sur le bateau sur lequel il partiront pour la course. Une brise légère d’ ouest est attendu pour le prologue qui consiste à un petit parcours triangle ou banane. « On sera beaucoup sur un petit parcours, il faudra faire attention à ne pas casser le bateau avant le vrai départ de course! » annonce Romain Gautreau sur le 814 Solidarités Internationale. Cette année, un briefing médical non obligatoire et accès sur l’utilisation de la pharmacie à bord  est proposé pour les coureurs par Marine Roland, une médecin du sport.

Briefing médical par Marine Roland