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Le prologue est annulé

La météo est dans tous les esprits depuis quelques jours et la légèreté du vent a conduit le comité de course à annuler le prologue de la 37eme Mini-Fastnet. Si cela en réjouit certains qui vont pouvoir peaufiner leurs préparations, d’autres skippers ont, à l’occasion de ce prologue, la possibilité de prendre en main un bateau qu’ils ne connaissent pas forcément et parfois même de faire connaissance avec leur équipier.e d’une course. Le soleil irradie les pontons de Tréboul en ce 10 juin, veille de départ, et les concurrent.e.s en profitent pour se plonger dans les cartes de courants et d’isobares pour anticiper au mieux les prochains jours qui devraient se jouer dans de petits airs. D’autres s’affairent au matelotage ou aux réglages fins de leurs gréements. Tous vont pouvoir profiter d’une journée de calme relatif pour se reposer au mieux avant le départ de demain en rêvant du mythique Rocher du Fastnet qui n’a pas été atteint dans cette course depuis 2019.

La pression monte mais pas le vent

A J-2 du départ de la Mini-Fastnet, la météo est dans toutes les pensées des skippers. Avant le briefing général de la course, Justin Baradat concurrent en catégorie série et Laure Galley concurrente en prototype nous donnent leurs ressentis sur une course qui s’annonce très ouverte.

Justin Baradat est originaire de Brest. En sport étude dans sa ville natale, biberonné au 420 de haut niveau, il part avec son barreur de l’époque Thomas André pour cette 37 eme Mini-Fastnet sur le 1056 Da Gousket. Pour démarrer son aventure en Mini, il s’est entrainé à la Grande Motte en 2022.
« J’ai commencé le Mini avec ce bateau en avril 2022 quand il est sorti de chantier. 
Je trouve un peu frustrant que le Mini ne soit pas un monotype comme peut l’être le Figaro, il y a de grosses différences suivant les allures et la météorologie, tout le monde n’est pas à armes égales. J’ai un Pogo 3, les Maxi, nos gros concurrents, sont plus puissants et vont tenir plus de toiles et aller plus vite au reaching et dans du vent fort, mais ce qui est plutôt cool c’est qu’il n’y a pas l’air d’avoir trop de vent pour aller au Fastnet et mon bateau traine beaucoup moins d’eau que les nez ronds. C’est un bateau très fiable qui va m’emmener de l’autre coté de l’Atlantique.
Mon objectif c’est le podium sur cette course, au moins premier Pogo 3. »

Laure Galley a fait un peu de tout : du dériveur, du J70, des SB20 et un peu d’IRC pour faire du large. Elle finit 2ème du Trophée Marie-Agnès Péron cette année à 20 secondes du premier.
« Sur le Mini-Fastnet les conditions vont être très différentes du Trophée Marie-Agnès Péron, ça s’annonce plutôt ‘light’ comme l’année dernière ce qui fait mentir le mythe du Rocher au mois de juin. On va essayer de bien faire, le match me semble très ouvert, l’idée est d’être devant et de ne pas ramasser les bouées. J’ai pas un bateau fait pour les petits airs mais j’embarque un suisse (Mathis Bourgnon) qui a l’habitude de la régate sur les lacs par petit temps changeant, je compte sur lui. Mon objectif est la Mini-Transat et le niveau s’est étoffé en prototype cette années ce qui rend les choses très intéressantes »


Pour la météorologie, on peut compter sur Jean-Jacques Quéré qui abordera la question ce soir et surtout demain soir à 18h00 lors des briefings aux coureurs.

Le Winches Club a fait le plein d’inscriptions

On compte 85 bateaux inscrit pour cette nouvelle édition de la Mini-Fastnet, la 37ème ! 27 prototypes, 3 Proto-série et 55 Mini de série se préparent à franchir la ligne de départ ce dimanche à 14h. Comme l’année dernière les conditions météorologiques sont relativement moles et orageuses pour le départ en cette fin de semaine et pour le début de semaine prochaine. 
Dans la liste des inscrits on note la présence de la paire Paul Cousin – Julien Hantin sur le 981 GROUPE BIOCOMBUSTIBLES, d’Adrien Hardy qui vient skipper le 871 VAINCRE LE MELANOME avec Martin Oudet et Francois Jambou sera le co-skipper sur le 1055 GUSTA avec le canadien Sylvain Karpinski. Pour les prototypes, le trio de l’arrivée du Trophée Marie-Agnès Péron : Julien Letissier allié à Jeanne Courtois sur le 1069 FREROTS BRANCHET, la paire Laure Galley – Mathis Bourgnon sur le 1048 DMG MORI-ACADEMY 1et Marie Gendron – Mathilde Da La Giclais sur le 1050 LEA NATURE.
Sur les pontons les contrôles de sécurité s’enchainent suivant le programme établi jusqu’à vendredi 18h00, l’heure du briefing général pour le prologue.
Samedi à 12h00, ce sera le coup d’envoi du prologue suivit du briefing général de la course et du dernier point météo. Le départ est pour l’heure prévu à 14h00 dimanche 11 juin.

Ah ben c’ était long !

Les premiers mots des skippers qui mettent pieds à terre après ces six jours de navigation sont « Ah ben c’était long ! » et ils sont tous d’accord sur ce point. Après six jours dans un vent variable faible, sans prévisions météorologiques précises, cela se comprend. Mais c’est avec un grand sourire que Victor Mathieu et François Jambou débarquent du 967 Univers 650, après avoir franchi la ligne d’arrivée en premier à 03h42, ce samedi 18 juin.

François Jambou et Victor Matthieu à l’arrivée sur le 967

Content d’être arrivé et surtout d’avoir finis pour la première fois premier à la Mini Fastnet, François s’ exclame « C’était vraiment n’importe quoi cette météo, heureusement qu’on s’est bien entendu avec Victor, sinon il y en aurait un qui serait passé par dessus bord ! »  avant de s’allonger sur le ponton en affirmant que c’est plus confortable que l’intérieur du Mini pour dormir.

Les 3 équipages du podium prototypes, le 1026 à gauche, le 967 au milieu et le 802 à droite

Une demi-heure après,  arrive le second proto : le 1026 Uoum avec à son bord Robinson Pozzoli et Arno Biston. Aussi avec le sourire, ils tentent d’aller manger la bonne assiette chaude prévue par le winches club « On a faim! La course a duré plus longtemps que prévu, on était un peu léger côté ravitaillement… » mais ce n’est pas si facile de quitter le ponton, entre les journalistes, les copains, les copines et les voiliers suivants qui viennent s’amarrer à côté…

Victoire Martinet et Nicolas D’estais du 1031 Minion

A 04h52 c’est le premier des séries qui passe la ligne – soit une 01h10 après le premier au scratch – et les heureux gagnants sont Victoire Martinet et Nicolas D’estais sur le 1031 Minion. « C’ était dingue, il y a eu comme 15 départs tout au long de la course » déclare Victoire « dans les moments de pétole, toute la flotte se retassait et repartait avec la petite brise d’après, les compteurs quasiment remis à zéro ! ». « On a eu de la chance d’arriver premier, clairement. » rajoute Nicolas, bouteille de champagne à la main. Le skipper du Grand Ocean 624, Thibault Chomard, arrivé 7ème parmi les protos, explique avoir jeter l’ancre dans la baie de Douarnenez  pour éviter de reculer avec le courant. Laure Galley et Alexandre Demange sur Le 1048 DMG Mori, sont assez déçus d’avoir mené sur quasiment toute la course et d’arriver 5ème. « C’est la première défaite du bateau ! » s’exclame Laure.

3 heures et 58 minutes séparent le premier du dernier sur la ligne d’arrivée, autant dire vraiment pas grand chose pour une course d’une semaine. Au petit matin, bière sur le ponton et couscous à la maison du nautisme,  les skippers échangent sur les impressions et les tactiques de la course dans une bonne humeur et une fatigue générale.

Assiettes chaudes à la maison du nautisme
Ca trinque au petit matin!

Podium Série :

1 – 1031 Minion – Victoire Martinet-Nicolas D’Estais –04h52

2 – 1038 Faun – Adrien Simon-Benoit Hantzperg- 05h06

3 – 893 Kalisto – Bruno Lemunier – Cécile Adrieu – 05h12

Podium Proto :

1 – 967 Univers 650 – Victor Mathieu-François Jambou- 03h42

2 – 1026 Uoum – Robinson Pozzoli-Arno Biston- 04h08

3 – 802 Leon – Basile Gautier-Antoine Even- 04h15

 

Les derniers milles sont bien longs

L’arrivée sur Douarnenez est longue et laborieuse. En cette fin d’après midi, la flotte, qui s’est légèrement dispersée, se trouve au sud de Ouessant et avance difficilement dans un vent variable très faible. A 17 heures 30, le premier proto, le 630 James Caird  se trouve à 24 milles de la ligne d’arrivée. Une arrivée vers 22 heures pour les premiers est prévu, mais peut encore se décaler dans la nuit. La remise des prix a été avancé d’une heure, elle se déroulera donc samedi 18 juin à 16 heures.

Les premiers sont attendus pour vendredi midi

En cette fin de journée ensoleillée, l’ensemble de la flotte, toujours bien groupé, se trouve à environ 135 milles de Douarnenez et fait face à un vent de sud-est d’environ 12 nœuds  molissant dans la nuit. Le 1067 Bill est en première position des prototypes tandis que c’est le 963 DynaMIPS qui se trouve premier des série et 5ème au scratch, suivi de près par le 1038 Faun. Le 744 n’a pas terminé la course et est arrivé au port de Douarnenez dans la nuit, tandis que le 482, n’ayant pas reçu l’information de modification de parcours à continué en direction du Fastnet. Après avoir était mis au courant et suite à la décision de la direction de course,  il s’est arrêté à Baltimore en début d’après-midi pour éviter de se retrouver dans le coup de vent annoncé pour samedi. D’après le dernier routage, les premiers minis devraient arriver à Douarnenez à la mi-journée vendredi 17 juin. La remise des prix se déroulera le samedi 18 juin , à 17 heures.

Hugo Picard et Julie Simon sur le DynaMIPS 963

18 milles nautiques séparent le premier du dernier voilier

Toujours dans un faible vent, les skippers doivent sans doute se dire qu’Eole joue avec leurs nerfs… Ils ont tout de même tous contourné le waypoint qui remplace le phare du Fastnet sur cette course, environ 50 MN au Sud-Est de celui-ci, dans la journée du mercredi 15 juin et ont mis le cap sur la baie de Douarnenez. Même configuration qu’hier : un joli groupe de prototypes en tête et pas loin derrière une flotte assez compact. En effet il y a 18 MN entre le premier et le dernier voiler en course… tout peut encore arriver sur les 200 MN restants!  Ce sont des nouveaux minis très récemment mis à l’eau qui mènent le troupeau: le 1067 Bill, suivi du 1048 DMG Mori Sailing Academy1 et le 1050 Léa Nature. Voilà de bons bateaux dans le petit temps semble-t-il! Quelques MN plus au nord, la tête des série  est le 903 Cancer@work skippé par la sexagénaire Anne Liardet et Lucas Valenz-Troubat, suivi de très près par le 963 DynaMIPS mené par la fameuse Julie Simon, qui a déjà fait deux podiums cette année, et Hugo Picard. Le 1065 Irvin est passé à la 8ème position, tandis que Marco Varray, benjamin de la course du haut de ses 16 ans accompagné par David Genest,  propriétaire du 511 Bingo, remontent tranquillement la flotte et passe en 7ème position après avoir été 40ème dans l’après midi!

Cause de la réduction de parcours

A partir de samedi matin, la poussée d’un anticyclone vers la mer Celtique et la remontée d’une zone dépressionnaire pluvio-orageuse du golfe de Gascogne vers la pointe de Bretagne vont engendrer une zone à fort gradient avec des vents moyens de NE dominant 33 à 37 nds du sud de l’Irlande à l’ouvert de La Manche, avec de puissantes rafales supérieures à 45 nds entre les îles Scilly et la pointe bretonne.

Ce flux rapide accompagné de pluies parfois fortes remontera Nord dimanche alors qu’un minimum de 996 hPa risque de se creuser à l’w immédiat de la Bretagne dimanche. Pas d’amélioration durable des conditions météorologiques attendue avant lundi minimum.

Cette dégradations très significatives des conditions météo sur la zone de navigation des Mini 6.50 en approche de la pointe bretonne, après avoir enroulé le Fastnet, a conduit la direction de course à réduire le parcours initial afin que la flotte puisse rallier Douarnenez avant le déclenchement du coup de vent.

Jean-Jacques Quéré

Pétole quand tu nous tiens

 

photo prise d’un bateau accompagnateur, le 13.06 (la photo de couvertur aussi)

Toujours pas beaucoup de vent sur cette édition du Mini Fastnet… et pourtant c’est pour éviter un coup de vent annoncé pour le samedi 18 juin que le parcours est réduit d’environ une centaine de milles. Les skippers devront enrouler un waypoint situé à 51° N et 008° W avant de revenir vers la baie de Douarnenez, les premiers sont attendus pour jeudi 16 juin au soir et le gros de la flotte devrait arriver le vendredi. En cette fin de journée, les Minis  sont au milieu de la mer Celtique et il semblerait que la pétole ait bien regroupé tous les voiliers, sauf un groupe d’irréductibles prototypes, plus écartés les uns des autres et quelques milles devant. Le 1050 Léa Nature est toujours en tête chez les prototypes, suivi  d’un mille et demi par le 621 Dephemerid trois avec Arnaud Machado et Maël Cochet à bord. Le 1065 Irvin, de série, fricote gentiment avec le groupe des protos, suivi par de suisses sur le 1064 Nath Yachting Squaw. La dorsale a l’air à son aise dans la mer celtique et laisse les Minis avec les voiles flottantes. Le flux Nord Ouest ne dépasse pas les 2 beauforts avant peut-être demain soir, d’après le modèle Arome.

Sur le 606 un message d’un papa pour sa fille Clémence : Bon anniversaire !!

 

Un équipage féminin en tête de course

En début d’après-midi, le 13 juin, le premier prototype, le tout nouveau 1050 Léa Nauture, skippé par Marie Gendron et Marine Legendre, passe les îles Scilly dans un faible flux de vent Nord Ouest. Au cours de la nuit, la remontée de la manche s’est fait face au vent et la flotte s’étale sur environ 40 milles, 30 heures après le départ.

Le 1050 avec Marie Gendron et Marine Legendre

Après avoir tiré un bord d’environ 50 milles direction Nord-Est, les petits voiliers mettent le cap sur les îles Scilly.  Le proto 1048 DMG Mori de Laure Galley s’est fait devancer par le 1050 et le 967 de Victor Mathieu, co-skippé par François Jambou. Parmi les séries, ce sont deux pogos 3 en tête de course : Team Asi 1007 avec à bord Nicolas Dupard et Damien Fleury, deux nouveaux dans la classe Mini qui s’accrochent à la première place, talonnés de près par le 1065 Irvin skippé par Thimotée de Carpentier et Matthieu Vincent.

Nicolas Dupard et Damien Fleury sur le 1007

En cet fin d’après-midi, casquettes et lunettes de soleil sont de mise sur les Minis en course : dans un vent faible et sous un ciel bleu, la vitesse moyenne tourne autour des trois nœuds. Le passage des eaux anglaises risque d’être long et laborieux !